La rupture ou l'art de mettre quelqu'un dehors

Publié le par Fourmi

Ah Pierrot! Première histoire d'amour, premiers émois...au clair de lune. Une belle histoire, celle de deux jeunes amoureux qui découvrent la joie de former un tout, un nous.
Ce bonheur avait duré quelques mois, avant de se terminer tristement, la veille d'un premier de l'an :"Je préfère qu'on reste amis".
"Pourquoi?", avais-je demandé à mon tendre élu.
"C'est mieux comme ça", avait-il répondu.
Je l'ai retrouvé le lendemain, lors du réveillon, à tripoter le derrière d'une blondasse. Elle peut remercier mon frère de ne pas lui avoir fait manger les paquerettes dans la neige. S'éterniser sur le salut de la demoiselle a bien peu d'intérêt. D'ailleurs Pierrot a presque vu de près la puissance du gauche de mon ainé.
...
Les années passèrent.
...
Ma vengence ne serait que plus terrible.
Finalement, Pierrot s'est rendu compte des grandes valeurs dont je faisais montre. Déterminé à me reconquérir, il a galopé le gamin. J'ai cédé face au resto qu'il m'offrait pour la première fois. J'étais à nouveau conquise par cette âme simple, câline, enfantine et rieuse.
le bonheur était à nous. Les matins, les nuits... tout nous appartenait. Nous rêvions déjà d'un futur à portée de main.

Il avait posé ses valises, amené ses casseroles, sa confiture, sa moutarde... bref, tout ce qu'il aimait. Il était décidé à me le faire partager. Deux semaines d'un amour sans faille: délicatesse, attention, tendresse, complicité, communication...

Et puis nous avions besoin de nous ménager quelques instants de liberté, de jouir d'autres plaisirs, d'éprouver la frustration de la séparation, pour mieux ressentir les frissons du désir.
Foot, bière, copains, soirées entre copains à parler de filles, soirées foot à parler de bière, soirées bières foot à parler de leur nana respective et de leurs caprices.
Alors?

Après une soirée entre copains, il est rentré le matin. Je ne l'avais pas vu depuis quelques jours. Je partais pour la fac. Lui arrivait pour le petit dej'. Il a posé ses chaussures, m'a embrassé tendrement, s'est effondré sur mon lit, en zapant (je regardais les dessins animés et le matin, mieux vaut ne pas se frotter à fourmi en changeant la chaîne du matin!).
Je devais partir et le voir sourire m'irritais. Soudain, il déclara:
"Je vais prendre une douche!"
Mon sang n'a fait qu'un tour.
"Quoi? tu rentres ici, tu fais comme si de rien était. Tu veux prendre une douche. Tu zapes ma chaîne? Je ne suis pas là pour me faire traiter de cette façon!"
Je me suis dirigée vers le frigo, j'ai sorti quelques éléments et j'ai dit en ouvrant la porte en grand:
"Maintenant, tu prends ta confiture, ta moutarde et tu dégages!"
Il s'est retrouvé dehors, avec ses chaussures à côté, sa confiture et sa moutarde et même encore maintenant, il n'a toujours pas compris.
Croyez que je n'étais pas peu fière de l'avoir mis à la porte.
Aujourd'hui? On est toujours bons amis.

Publié dans Fourmille

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
Il est pas rancunier mais il ne l'a pas volé non plus. Et encore je trouve ça clément mais bon...
Répondre
D
Bonne nuit!<br /> Ok pour Msn :) je viens de l'installer et mon compte c'est sur mon e-mail..<br /> A bientôt en live!;)
Répondre
Z
Ben lui, il a dû s'en souvenir longtemmps de cette matinée...! Mouarf! Pour un jetage, c'est un jetage dans les règles... Note, tu as bien fait, manifestement, il était plus doué dans le registre du copinage que du concubinage... Enfin, au moins, il est pas rancunier 8)
Répondre
D
ça me rappelle pas mal de choses ce récit !
Répondre